Le patrimoine bâti et paysager est aujourd’hui source d’innovation et de grandes initiatives chez les jeunes entreprises. Sauvegarde, valorisation, digitalisation, animation et développement plus généralement du territoire… nous vous présentons ici les grands axes de cette nouvelle dynamique !

L’héritage culturel et patrimonial est très riche en France, ce qui a généré depuis la Révolution française l’éveil d’une conscience patrimoniale et l’institutionnalisation de droits. Les archives départementales et nationales en attestent. Dans les années 1960, la politique menée par le Ministère de la Culture, représenté par André Malraux, connaît un nouveau tournant avec la volonté de démocratisation culturelle. Cette politique offre une nouvelle dynamique aux monuments qui renouvellent leurs animations : aux visites s’ajoutent les événements pyrotechniques et de son et lumière, ou encore le concept de « cinéma en plein air » qu’introduit le Puy du Fou dès l’année 1978. Les enjeux du secteur culturel, et donc du patrimoine bâti par extension, sont défendus sur le sol national et jusqu’au conseil d’Europe. Pourtant, l’urgence de la Mission Patrimoine de 2018, menée par Stéphane Bern et reconduite en 2022, atteste des menaces auxquelles font face les monuments aujourd’hui : Abandon, manque de moyens à l’échelle des départements, régions et nationale, pour les restaurer, manque de visibilité, désintérêt du public… Comment dès lors envisager le devenir du patrimoine immobilier dans le secteur culturel français ? Quels investissements allouer ? Des jeunes entreprises tentent de répondre à cette question.

Il existe un intérêt de protection pour les arts et les grands monuments depuis la Révolution française. Il s’est développé et institutionnalisé depuis.
La Mission Patrimoine, menée par Stéphane Bern depuis 2018, atteste de la menace qui pèse sur le patrimoine bâti aujourd’hui. Comment aider à son développement dans le secteur culturel, économique et social ?
Des « startups », toutes jeunes entreprises, sont force de propositions pour pallier à ces menaces : Patrivia (valorisation par la digitalisation), Hephata (cabinet de Conseil, formations pour les gestionnaires, événementiel), Alma Heritage et Pierres d’Histoire (réservation de séjours dans des sites patrimoniaux d’exception).

Comment est né l’intérêt pour le patrimoine bâti et quel développement espérer de nos jours ?

Aux origines institutionnelles de la protection du patrimoine artistique : le cas des monuments

Loi 30 mars 1887 : portée juridique de la procédure de classement
Loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques : fondement de la protection des MH. Elle protège « les immeubles dont la conservation présente, du point de vue de l'histoire ou de l'art, un intérêt public ».
Loi 23 juillet 1927 : 2nd niveau de protection destiné aux immeubles ayant un intérêt suffisant pour être protégés : l’inscription à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques
Loi d’août 2003 : a redéfini la structure juridique des fondations (distinction entre fondations reconnues d’utilité publique, fondations d’entreprises et fondations abritées), régime fiscal devenu plus simple et encourageant aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises qui bénéficient désormais d’avantages et d’une réduction d’impôts plus importants.
2016 : loi LCAP relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine : question du label « site patrimonial remarquable »
2021 : réforme de la Fondation du Patrimoine sur la question du label. Allègement du fonctionnement, modernisation des outils de gouvernance.

Le devenir du patrimoine bâti protégé et non protégé : découvrez des « startups » engagées pour le développement des monuments, de leur patrimoine culturel immatériel et de leurs territoires !

Des entreprises qui renouvellent la valorisation du patrimoine bâti.

Si l’Etat a su veiller, comme nous avons pu le voir, à classer et inscrire de nombreux monuments notables, certains ne bénéficient d’aucune protection, et le « petit patrimoine » de proximité, ainsi que son patrimoine culturel immatériel, bénéficient d’encore moins de reconnaissance. C’est dans ce cadre qu’interviennent aujourd’hui certaines entreprises, valorisant aussi bien le patrimoine bâti protégé que non protégé.

Avec ces nouvelles entreprises, c’est bien une nouvelle page qui s’écrit pour le patrimoine bâti ! Quelles sont leurs techniques ?

Communication digitale : Patrivia

Patrivia, fondée en 2016, offre une plateforme digitale pour tous les monuments ouverts à la visite. Ses fondateurs, Christian Clarke de Dromantin et Maunoir de Massol, sont partis du constat que beaucoup de monuments, parfois isolés géographiquement, ne bénéficiaient pas d’une visibilité suffisante auprès du public. Patrivia propose de digitaliser les réservations de visites concernant des sites patrimoniaux présents dans toute la France. Chaque monument bénéficie d’une fiche de présentation visuelle alliant photos et historique de la propriété !

Depuis 2020, l’entreprise a lancé le « Pass Patrimoine », dont l’achat permet d’accéder en illimité à plus de 600 visites de monuments, musées et jardins.

*Former des propriétaires aux compétences de gestionnaires et leur apporter une solution « clés en mains » : l’entreprise Hephata.***

Fondée en 2017, Hephata proposent un service très complet aux gestionnaires de monuments. L’entreprise a développé une partie conseil qui offre une expertise aux propriétaires, de la gestion quotidienne au développement d’une activité économique (transformer son château en musée, accueillir un théâtre, accueillir le dernier spectacle en vogue, une exposition, un festival de musique…). Cela peut consister pour les équipes d’Hephata à créer un événement « sur-mesure » pour les monuments, respectueux de leur singularité, mais aussi à autonomiser les propriétaires afin qu’ils puissent agir d’eux-mêmes.

Deux entreprises de réservation de séjours : Alma Heritage et Pierres d’Histoire.

Créée en 2018, Pierres d’Histoire gère des maisons historiques. Elle rachète des maisons nécessitant des travaux de restauration et les réhabilite, dans l’objectif ensuite d’y accueillir des visiteurs pour des séjours sur place. Le traitement de l’offre concerne le sud de la France, l’Ile-de-France et la Normandie. Outre la partie hôtelière, ce sont des espaces d’émulation qui accueillent des « laboratoires de créativité à destination des professionnels ». Des événements assez divers y sont ainsi organisés : séminaires, mariages, shootings… il est possible de privatiser les lieux !

Une seconde entreprise, Alma Heritage (2020), propose une valorisation digitale du patrimoine en rendant possible, via une plateforme, la réservation de séjours de qualité dans des belles demeures. Les propriétés accueillent leurs visiteurs dans des appartements décorés dans le respect de leur histoire. L’offre est abondante, répartie dans toute la France. L’Agence d’Alma Heritage propose aussi de soutenir les gestionnaires dans la création de leur structure économique et d’apporter une expertise dans la gestion quotidienne du domaine. La communication est également un pan défendu par son action.

En savoir plus :

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